Ce 3 avril 2019, le dossier des éoliennes de la plaine de Boneffe était à l’ordre du jour au Conseil Communal.

En résumé

Placer les éoliennes

  • C’est un pas vers le mix énergétique, vers les objectifs européens et wallons en matière d’énergies renouvelables.
  • C’est un double avantage financier.
  • C’est la certitude que les entrainements d’hélicoptères militaires ne vont pas s’intensifier.

De l’autre côté de la balance, il y a

  • Un réel impact sur la biodiversité
  • Un paysage à sauvegarder.

Contexte du débat

 

Respecter les objectifs européens et wallons en matière de production d’énergie renouvelable suppose la mise en œuvre d’un mix énergétique qui comprend tant l’éolien Onshore (sur terre) que Offshore (en mer) et les autres sources d’énergie renouvelable. Ces objectifs sont loin d’être atteints, il y a urgence.

La Plaine de Boneffe est un site avec un grand potentiel venteux, ce qui n’est pas le cas de bien d’autres terrains en Wallonie (dont une bonne partie le long des autoroutes).

Tant Ramillies En Marche qu’Ecolo souhaitait dépasser le débat passionnel et caricatural trop souvent présent sur les réseaux sociaux. La prise de conscience des enjeux climatiques par la jeune génération et l’intérêt d’un débat démocratique motivaient la mise à l’ordre du jour de l’abandon du recours envers le projet éolien.

Par ailleurs, le MR au niveau fédéral se veut actuellement plus écologique.

Il y avait donc un vent favorable pour débattre de ce projet sereinement, malgré un risque mathématique de refus.

Débat qui n’avait pas eu l’occasion de s’organiser sous l’ancienne majorité.
Rappelons que 69 lettres de réclamation individuelle avaient été introduites lors de la dernière enquête publique. De l’autre côté, 30 ménages ramilliois sont coopérateurs d’Hesbenergie, coopérative qui investit dans une des éoliennes.
Seule, la Commission consultative communale d’aménagement du territoire (CCATM) s’était emparée du débat et avait fini par approuvé le projet à une courte majorité.

Ci-dessous un résumé des 18 minutes d’interventions de JJM et Daniel Burnotte.

Introduction de JJM

 

L’opposition IC ne voulant pas prendre la parole pour rappeler pourquoi le recours avait été demandé à l’époque, JJM informe que la situation et les avis ont évolués.

Deux éléments importants justifient le changement de positionnement proposé.

1. Le Département Nature et Forêt de la Région wallonne (DNF) a modifié son avis suite notamment à des observations menées sur le territoire wallon en rapport avec les espèces menacées et suite à l’apport d’étude étrangère montrant la cohabitation possible entre ces espèces et des parcs éoliens.

 

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la vidéo de l’intervention

2. Le changement d’attitude de la direction générale du transport aérien (SPF) à la demande des composantes terres et aériennes de la défense s’opposant au projet pour maintenir (et renforcer ?) ses exercices de parachutages et hélitreuillages (en Zone HTA – Helicopter Training Area).
Faire de la plaine de Boneffe un terrain d’exercice militaire avec vols à basse altitude et exercices met à mal l’argumentation principale (maintien de la biodiversité) des opposants au projet éolien.

Enfin , au niveau financier, le projet a déjà coûté 15.924€ de frais d’avocat, et ça risque de continuer.

Et Daniel Burnotte de continuer les arguments.

 

La majorité actuelle sera toujours ouverte au débat, et les arguments pertinents seront pris en compte.

Il est intéressant de déjà rappeler que, lors de la dernière réunion, la CCATM (incluant les représentants MR) s’était déjà prononcée pour le projet après la dernière étude d’incidence.

Les objectifs wallon et européen de production d’énergie renouvelable.

 

Les éoliennes de la plaine ne vont pas régler à elles seules le problème du réchauffement climatique. Et c’est la multiplication des sources d’énergie, les économies d’énergie et l’utilisation de système comme la domotique qui vont permettre de résoudre le problème.

Cependant l’éolien off-shore ET on-shore sont nécessaires pour répondre à ces objectifs.
Si une autre technologie vient demain, adaptons-là, mais c’est maintenant qu’il faut agir. Le climat n’attend pas.

Avifaune: la DNF nuance son rapport.

 

Pour la DNF, il y une série de mesures globales qui sont prises sur le territoire wallon et qui assurent une protection de ces espèces menacées ailleurs sur le territoire.
Sur la plaine de Boneffe, les 29ha de compensation discutée avec la DNF, permettent d’apporter un biotope intéressant pour ces espèces (contrats passés avec les agriculteurs de la plaine pour laisser des cultures de céréales sur pied, sans faucher).

De plus, sur la plaine de Boneffe, il n’y a jamais eu de mesures environnementales favorables à ces espèces auparavant.

Donc la DNF remet un avis favorable conditionné, c’est à dire avec les mesures compensatoires prévues. La commune est représentée dans le comité de concertation et veillera à ce qu’elles soient appliquées.

 

Le paysage.

Cet aspect est totalement subjectif, on peut entendre que ça dérange.

 

Impacts pour la commune si le projet est refusé : trois pertes importantes

 

1. L’impact sur le climat
Le mix énergétique est nécessaire pour atteindre les objectifs de production du renouvelable. Le potentiel venteux de la plaine est démontré. Les mettre ailleurs, c’est être moins efficace et devoir en installer plus pour une même production.
Le changement climatique aura aussi un impact considérable sur la biodiversité de la plaine à moyen terme.

2. L’impact sur l’avifaune
Il n’y a pas de garantie que l’armée n’intensifie pas ses entraînements dans la plaine, que du contraire. En effet l’armée a à nouveau changé d’avis et a maintenant remis un avis défavorable car elle voulait maintenir des exercices de vols à basse altitude, de parachutage et d’hélitreuillage sur la plaine. Ces informations sont dans le dossier. Cette activité n’est pas sans impact sur la biodiversité. Le projet éolien amène des mesures favorables aux espèces.

3. L’impact Financier: ce sont des recettes.
D’ailleurs la majorité précédente avait déjà mis 30.000€ de recettes au budget de l’année passée, grâce aux taxes sur les futurs pylônes éoliens. … no comment.
Mieux vaut les avoir dans les caisses de la commune et la poche des citoyens.

Et l’opposition quels sont ses arguments?

– Natagora retourne toujours un avis négatif.
– Les jeunes manifestent pour la biodiversité, pas pour les éoliennes.
– L’éolien oui, mais pas là.
– Le problème du paysage.
– Pourquoi ne pas promouvoir le micro-éolien et la méthanisation?
– Laissons la chance aux futures technologies qui sont en train d’être mises au point.

Le résultat du vote

Info: une conseillère communale de la majorité ne pouvait pas voter car sa famille possède un terrain où une éolienne aurait pu être placée.
Les résultats ont été de 8 voix pour, et 8 voix contre.
Donc le recours contre les éoliennes de la plaine de Boneffe est toujours d’application.

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